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Pourquoi est-ce si dur de se faire des amis passé 30 ans ?

Vos samedis soir se résument de plus en plus à la dernière série en vogue à binge-watcher devant un plateau TV?

Vos week-ends ne se remplissent plus en occasions de sorties de toutes sortes comme avant?

Rassurez-vous, c’est plutôt normal

L’âge fait apprécier la qualité avant la quantité

Une étude réalisée en 2019 par Snapchat auprès de 10 000 personnes indique que les français auraient en moyenne 3 vrais amis. Contre 2 pour les américains et 6 pour les saoudiens.

On rencontre la majorité de nos amis initialement à l’école ou sur les bancs de la fac

Alors certes elles ne tiennent peut-être pas dans la durée, mais du moins, elles se créent plus facilement.

Plus vous avancez en âge, plus de personnes entrent dans vos vies. Mais rares sont les relations qui perdurent et se concrétisent en amitié. Les gens vont et viennent, j’en parle en connaissance de cause.

En effet, par exemple, la vie d expatrié amène de nouvelles amitiés assez facilement dès son arrivée. Car vous vivez la même chose, vous vous soutenez dans les moments difficiles comme dans vos petits bonheurs. Puis un jour, les gens finissent par partir les uns après les autres. Et vous vous retrouvez à devoir refaire votre cercle social à chaque fois. Et ainsi passer d’une vie super enrichissante en petits moments de qualité en bonne compagnie à des sorties et opportunités de plus en plus rares.

On est loin de l’époque où il suffisait de s’échanger un ballon à la plage, pour créer une amitié (sujet véridique, on est toujours amies 24 ans après, Coralie si tu me lis, big up ^^)

Appartenance à un groupe

Vous vous rendez compte que l’appartenance à un groupe d’amis est importante dans votre vie.

Je l’ai expérimenté par deux fois, à mes 15-20 ans (gros groupe en majorité masculine dont mon ex petit ami faisait partie).

L’autre fois, à mon arrivée à Montréal, où pendant 2 ans, grâce à la colocation que nous avons formé dès notre arrivée, nous nous sommes créés un petit groupe. Avec qui nous avons fait les 400 coups, à s’ambiancer tous les week-ends, partir en week-end à la découverte du pays ou des USA. Une vraie auberge espagnole (même si là, pour le coup, nous n’étions qu’entre français à la différence du film^^).

Ce sentiment d’appartenance est indescriptible.

Après tout qui n’a jamais grandi en rêvant d’évoluer dans un groupe de potes comme dans Friends ? Ou avoir sa bande de copines pour potiner, aller bruncher et aller faire du shopping comme dans Sex and the City ?

La réalité est souvent toute autre que votre fantasme adolescent.

Un tri naturel s’impose

De plus, il faut bien prendre en compte que perdre des amis fait aussi partie de la vie malheureusement (ou heureusement si les relations étaient toxiques)

Avec le temps, un tri naturel se fait dans vos amis, connaissances. Vous évoluez différemment dans votre vie, n’êtes pas tous arrivés au même point dans vos vies. Et ne vous retrouvez plus dans les relations qui ne vous apportent plus rien.

Vous savez avec le temps ce que vous voulez et ce que vous ne voulez plus

Quelle relation va être saine pour vous. Ou au contraire celle qui aurait tendance à vous amener que du négatif, voire de la toxicité sur les bords.

Au fond, il existe tellement d’autres raisons face à cette difficulté de se lier d’amitié plus vous avancez en âge

Pourquoi cette difficulté de se faire de nouveaux amis ?

  • Les gens ont déjà leur cercle amical, social et ne cherchent pas à l’agrandir

Finies les soirées dans les bars ou autres ou les groupes restent entre eux. Et ne cherchent pas à faire de nouvelles rencontres

  • Beaucoup de connaissances restent au stade du lien de travail, afterworks ou du simple small talk.(Au Québec, les relations de travail sont plus en surface en comparaison à la France par exemple. Tous mes amis proches à quelques exceptions près, sont d’anciens collègues de travail de mes années TV à Paris)

  • Échaudés par des chagrins d’amitiés, certains ont plus de mal à se réengager dans une relation. Et qu’on se le dise, cela fait aussi mal qu’une rupture amoureuse. Surtout lorsque cette amitié comptait vraiment pour vous et faisait partie intégrante de votre vie.

  •  L’effet Covid 19 n’a pas aidé et a mis en exergue votre besoin de vie sociale. Mais vous avez perdu l’habitude de sociabiliser, comme si vous aviez perdu les codes.

  • Vos relations sont de plus en plus dictées par votre vie professionnelle ou l’endroit où vous vivez. La distance géographique avec votre groupe d’amis fidèles peut alors être plus compliquée et pas simple à entretenir sur la durée. (expatriation, mutation, déménagement en province etc.)

  • Les nouveaux modes de rencontres via les groupes Facebook par exemple n’est pas simple. Vous vous voyez de temps en temps mais vous n’avez pas vraiment d’atomes crochus. La relation n’évolue pas en amitié. Comme si vous étiez tellement en recherche de nouveaux amis des deux côtés. Que vous avez envie que ça fonctionne et que ça clique entre vous. Et ainsi vous forcez un peu la relation pour que ça marche

  • Le copinage facile et intéressé va désormais être privilégié : par exemples les parents d’élèves, les voisins etc. Pas besoin d’aller chercher très loin les contacts sociaux même s’ils peuvent rester superficiels.

  • La flemme de faire le premier pas ou la peur de l’inconnu peuvent être une autre raison de ce manque de vie sociale

  • Les enfants en bas âge arrivent dans vos vies, trentenaires oblige, le cycle de la vie somme toute. Vous passez plus de temps à vous occuper d’eux et de moins en moins à sortir, ou juste entre parents. Exit les amis célibataires qui ne vivent pas le même rythme ou ne peuvent pas comprendre ce que vous vivez au quotidien. Les priorités ont changé.

  • Ou tout simplement vous avez moins d’occasions de sortir en vieillissant. Après tout, votre copine Alice ne va pas vous proposer d’aller en boite. Pour vous retrouver avec tous les petits jeunes du coin, sur des musiques approximatives dont vous ne comprenez pas un mot sur deux ^^. On est loin des boites où vous pouviez vous époumoner sur du Jean Jacques Goldman ou les Démons de minuit.

Les soirées sont plus rythmées par des repas chez les uns et les autres, voire un petit resto de temps en temps.

Alors la vraie question se pose : comment faire pour changer la donne ?

Alors comment y remédier ?

  • Être ouvert d’esprit à la rencontre

  • De nombreux groupes et associations existent pour aider les gens à matcher comme Meetup ou Internations par exemple. J’avais fait quelques sorties Meetup dans mes débuts à Paris. J’y avais fait une belle rencontre avec une canadienne arrivant tout juste à Paris aussi. Ça a tout de même débouché sur une belle amitié de quelques années. Avant que l’on ne se perde de vue ,moi vivant au Canada, elle en Suisse.

  • Prendre un chien !

Cela peut paraitre bête, mais quand je vois le nombre de rencontres de propriétaires de chiens, agglutinés dans les parcs à chiens ici ,je me dis il n’y a pas photo. Pendant que vos boules de poil s’amusent à se renifler le derrière, vous, propriétaires vous retrouvez dans la même situation (pas celle de se sentir l’arrière train non ^^). Mais à n’avoir rien d’autre à faire que de regarder votre chien jouer. Alors la discussion se met en place naturellement. Ou il suffit que Médor joue avec le chien de l’autre et hop ils vous ont facilité les choses.

  • L’intermédiaire par les amis d’amis

Étant donné que vos soirées sont rythmées chez les uns ou les autres, au bout d’un moment vous connaissez tout le monde. Il suffit que Nico amène son nouveau coloc à un repas. Ou encore Marie son nouveau collègue de travail « trop drôle je vous jure » selon ses termes, et les possibilités de rencontrer se développent.

Eh oui car si vous sympathisez avec un petit nouveau dans le groupe, celui-ci connait fatalement d’autres personnes. Et les opportunités de rencontrer de nouvelles personnes s’agrandissent obligatoirement. CQFD.

  • Faire du bénévolat. Donner de votre temps permet d’aider votre prochain certes. Mais par la même occasion rencontrer multitudes de personnes qui peuvent devenir des amis par la suite

  • On ne le dira jamais assez : Faire une activité sportive ou un hobby (atelier de poterie, écriture etc) par exemple vous amènera à vous créer un nouveau cercle social. A force de voir les mêmes têtes sur une base régulière, les propositions de vous voir en extérieur se mettront en place au fur et à mesure.

Personnellement, grâce à ma pratique de Zumba plusieurs fois par semaine par le passé, je me suis fait des amies proches. Amies que je vois toujours régulièrement, même si je ne pratique plus cette activité depuis un an et demi.

  • Comme je le disais plus haut, les rencontres via les réseaux sociaux comme les groupes Facebook se développent de plus en plus. Ça peut rester une option.

En tant qu’expat encore une fois, je vois passer plusieurs fois par jour de nouveaux posts de personnes cherchant à se faire des amis. Après j’en conviens, que le besoin de se créer un cercle social quand tu arrives en expatriation quelque part seul, est primordial. Par rapport à quelqu’un qui a déjà ses repères dans son quotidien, qui est dans sa zone de confort. Tout est relatif bien sûr.

Alors on se rassure, on est tous dans le même panier. Et ce, peu importe où on vit dans le monde, quel métier on exerce, notre milieu social etc.

Se faire des amis à l’âge adulte n’est pas une sinécure. Mais il existe des moyens pour essayer d’agrandir son cercle social.

Alors action !

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