Vie Expat

Vie d’expat : Les vacances en France

Être expat implique de devoir naviguer entre le dilemme de partir en vacances ou faire le choix de rentrer au pays voir ses amis et sa famille.

Car oui lorsque vous venez au Canada, vous espérez pouvoir explorer un peu plus l’Amérique. Du moins si vous êtes globe-trotter de base comme moi. Et profiter de sa proximité avec des endroits paradisiaques.

Vous avez soif de découverte.

Mais même si le retour aux sources est plus fort que tout parfois, nouveaux expats, voici à quoi vous attendre dans 99% des cas 😉

Un budget conséquent et un voyage à anticiper

A chaque fois c’est la même chose. Est-on prêt à mettre un budget conséquent pour seulement une dizaine de jours dans des lieux que l’on connait déjà, sans dépaysement possible ?

Cette année après près de 5 ans à Montréal, je suis rentrée pour la première fois durant les fêtes de fin d’année. Et je comprends mieux pourquoi je faisais abstraction de rentrer à cette période jusqu’à présent.

Entre la préparation du voyage, trouver comment se loger à chaque fois car je ne restais pas toujours au même endroit, ou anticiper les démarches d’immigration, il y avait du pain sur la planche

Eh oui, car bien contente d’avoir eu ma résidence permanente en septembre, j’ai pris mes billets d’avion (déjà à des prix bien sympathiques). Sans imaginer que 3 mois après, je n’aurais toujours pas la carte qui me permet de voyager pour retourner au Canada …

Et pourtant avec ces organismes d’immigration, j’aurais dû me méfier, l’efficacité ne faisant pas partie de leur vocabulaire…

Donc encore des démarches (payantes bien sûr, tout se monnaye ici dès qu’il s’agit d’être la vache à lait de l’immigration) à faire avant de partir.

BREF.

Tout ça pour dire que préparer un voyage en France, qui est son pays pourtant, dans lequel on a vécu la majorité partie de sa vie, n’est pas de tout repos. Préparer mon road trip solo en Thaïlande en comparaison, c’était du pipi de chat !

Mais pourtant, au-delà de toutes ces « contraintes » d’organiser un retour en France pour des vacances, toutes ces démarches sont vite oubliées face aux retrouvailles avec ses amis et sa famille. Lorsque vous retrouvez ces paysages si familiers. A retrouver tout de suite vos repères. Comme si vous n’étiez parti que la veille. Vous vous sentez plus alignés avec votre culture, tout est fluide.

Un emploi du temps de ministre

D’ailleurs, votre famille, vos amis ne se rendent pas souvent compte de ce que ça implique. D’être expat et d’organiser ces allers retours à des milliers de kilomètres. Avec des dates fixes, calculées minutieusement face aux malheureuses 2 à 3 semaines octroyées par an. Forcément, vous ne prenez pas vos avions à la dernière minute pour avoir les meilleurs deals. Donc oui effectivement, parler à quelqu’un de vos disponibilités dans 3-4 mois , ça ne leur parle pas. Ils n’en savent rien et ne vous bloqueront pas forcément ces dates tout de suite.

En tant qu’expat, vous comprenez bien sûr le fait que ces personnes vivent dans leur quotidien, loin de toutes ces considérations. Donc il y a forcément un décalage. Après tout, il faut être réaliste. Ce n’est pas parce que vous rentrez, que le monde va se mettre en pause en attendant votre planning.

Forcément, cela génère beaucoup d’organisation, de stress aussi parfois. Et la conception de vacances vous l’oubliez un peu dans ces moments-là.

Car préparer un projet de voyage, pour des vacances, pour se relaxer et déconnecter ne devrait logiquement engendrer du stress mais qu’excitation et impatience.

Une fois arrivé aussi, aucune place au repos. Entre caler Machin pour un brunch puis Bidule pour se retrouver à tel bar, ça n’en finit plus.

Vous êtes obligé de tout programmer pour assurer la disponibilité des gens, dans des fenêtres très limitées.

Et même en prévenant 4 mois à l’avance de vos dates, vous n’arriverez pas à voir tous vos amis. Ou certains même très proches qu’au détour d’un apéro.

Donc on est loin ici des vacances relax auxquelles vous avez peut être été habitués. C’est un rythme soutenu, où la spontanéité par moments ne peut pas avoir sa place malheureusement.

Mais après quelques allers-retours, vous saurez à quoi vous attendre et vous ferez en connaissance de cause. Après tout, c’est ça aussi la vie d’expat.

Une orgie gustative en permanence

En parlant de nourriture, vous mangez comme 4 et rattrapez tout ce manque de gastronomie française en quelques jours. Vous êtes émerveillés devant une planche mixte fromage-charcuterie au bar du coin avec les copains, devant les étalages de supermarchés qui s’étendent à l’infini. Tout ce choix bordel ! Vous avez oublié ce que c’était. (Même si cela ne fait que 6 mois que vous vivez à l’étranger , croyez-moi) .

Sans compter (me concernant), le périple au Monop’ comme un vrai pèlerinage auquel je me soumets à chaque fois.

Résultat des courses au retour fatalement : BAM ! 5 kilos assurés en plus sur la balance ! Votre cul ne vous dira pas merci…

Des nouvelles habitudes qui ont la vie dure

Au quotidien, vous dealez entre la culture française et québécoise. Et même si vous connaissez les « codes » pour chaque culture, c’est plus fort que vous, comme un automatisme. Vous vous retrouvez à la caisse d’un magasin à balancer un « Salut ça va bien ? » le plus naturellement du monde, de votre plus beau sourire (caché derrière votre masque) . Et vous ne vous rendez compte de votre bévue qu’avec le malaise de la personne en place. Qui vous regarde de travers en se demandant si vous vous connaissez. Vous ne vous entendez même plus parler tellement c’est devenu habituel dans votre langage.

La gent masculine à redécouvrir

Bien sûr, je vous vois rouler des yeux d’ici. Il y a des hommes ici aussi, je vous rassure tout de suite. Je ne vis pas en autarcie dans une petite ville avec 1 habitant au mètre carré.

Mais les hommes d’ici, natifs ou expats d’ailleurs de plus en plus, sont habitués à ce que la drague soit féminine, donc partisan du moindre effort. Aucun regard, sourire dans la rue, limite à baisser les yeux quand ils croisent une femme. Un conseil mesdames, si vous doutez de votre pouvoir de séduction, ne venez pas au Québec clairement. Mais bon, ça c’est un autre débat.

Attention, je suis contente de ne plus avoir à dealer avec des groupes de petites racailles qui te balancent un « Eh madmoiselle , t’es bonne » au détour d’un trottoir .

Non non, là je parle, de l’homme « racé » ;-), bien éduqué. Avec qui vous allez échanger un regard ou un sourire en coin, en vous croisant dans la rue. Ou assis face à face dans le train ou encore le métro.

Je ne vous dis pas le bien être que cela m’apporte à chaque fois que je rentre en France. Comme un bon shot d’estime de soi en une minute. La meilleure des thérapies 😉 

Je ne parle même pas de se faire draguer, d’avoir une discussion, non. Rien qu’un jeu de regards ou de sourires suffit à faire ma journée. Quand je vous dis que je ne suis pas compliquée à contenter 😉

Redécouvrir son pays avec de nouveaux yeux

Vous appréciez tout et voyez des choses que vous ne remarquiez même plus quand vous y viviez encore. En l’occurrence, je parle en ce qui me concerne, de Paris où j’ai vécu durant 7 ans avant de venir vivre à Montréal.

A chaque retour, je trouve les gens charmants, toujours prêts à aider, volontaires. Alors que l’image du parisien qui fait la gueule et pas très social du premier abord, je l’ai côtoyé durant toutes ces années pourtant .(Vive les joies de la ligne 13 matin et soir^^).

Alors à savoir si c’est mon regard plus ouvert et extérieur d’expat. D’une vie ailleurs qui me fait avoir peut-être une vision plus édulcorée des choses. Ce lâcher prise inculqué par le mode de vie québécois.

Le fait d’être touriste dans une ville dans laquelle j’ai vécu.

Ou si au contraire, engluée dans ce quotidien de nouveau, je retrouverais tous les travers qui m’ont donné envie de partir.

Je ne vois plus la merde sur les trottoirs, je ne sens plus les odeurs nauséabondes du métro, les mendiants et utilisateurs de cracks dans le métro. Je me mets des œillères de touriste malgré moi, tellement contente de retrouver mon pays, mes repères. (Bon si ,mis à part les métros bondés là, à Noël. Ça m’a bien gavé et ne me manque pas du tout . Vous l’aurez compris le métro parisien et moi , c’est pas une grande histoire d’amour 😉 )

Mais après sur ce point, cela est propre à chacun et tout le monde n’a pas le même ressenti , j’en conviens .

Mais en tout cas, tant qu’on ne le vit pas, on ne peut pas le comprendre.

Chargé comme une mule au retour

Je ne peux pas terminer cet article sans le retour au Canada. Avec tout ce que vous pouvez ramener dans votre valise jusqu’au moindre centimètre encore disponible dedans.

Vous partez avec une valise encore assez facile à porter, pour monter les escaliers etc.

Mais au retour c’est la débandade.

Arrivé en France, c’est un peu la caverne d’Ali Baba. Vous ne vous rendez compte que lorsque vous partez vivre ailleurs de la richesse et la variété des produits proposés à la vente.

Vous allez (forcément) refaire votre garde-robe. Même si vous vous êtes promis d’éviter d’aller dans les magasins de fringues (comme moi).

C’est un incontournable. Sachant que vous avez toujours besoin d’une pièce que vous ne trouvez pas à Montréal (je rappelle que le Québec et la mode ça fait deux ).

Place aussi au stock de médicaments : Doliprane , Citrate de Betaine (meilleur ami de vos gueules de bois). Ou tous médicaments à des prix beaucoup plus attractifs et plus accessibles qu’au Québec.

Et bien sûr, tout ce qui est nourriture introuvable ici (même si certains magasins spécialisés s’installent de plus en plus au Québec – Vive Top Discount 😉 ) . Sans oublier de bonnes bouteilles de vin ou du fromage ou vous ne dépensez pas une journée de salaire dedans .

Au final, vous venez vous ressourcer lorsque vous rentrez, retrouvez votre culture pendant un temps. Vous êtes sur la même longueur d’ondes que vos compatriotes, et au final, ça, ça n’a pas de prix.

Pour revenir reboostés de plus belle, dans votre pays d’accueil … jusqu’à la prochaine fois 😉

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