Billets d'humeur

Pourquoi avoir peur du silence ?

Vous montez dans la voiture et allumez la radio. Vous rentrez à la maison et allumez la télévision. Vous mettez de la musique sur votre téléphone pendant que vous vous douchez.

La réalité est que chaque jour nous montrons des signes de ce phénomène.

Vous êtes peut-être confrontés à une peur du silence.

Comment se caractérise cette peur ?

  • Parler vite et beaucoup

Vous allez donc avoir tendance à tout faire pour éviter que le silence ne s’installe. Vous parlez vite, enchaînez les phrases et les sujets, meublez, voire même expédiez ce que vous devez raconter. (Voir descriptif plus complet à ce propos un peu plus bas dans l’article)

  • Hyperactivité cérébrale (vous réfléchissez beaucoup, vous faites toujours plusieurs choses en même temps)
  • Avoir toujours la télévision ou la musique allumée, même si vous ne regardez/n’écoutez pas vraiment (en bruit de fond tout en faisant autre chose). Cela vous apporte une présence rassurante
  • Préférer les écrits types textos plutôt que les appels – ainsi, pas de blancs à gérer

Pourquoi avoir peur du silence?

Le silence est souvent mal perçu et stigmatisé.  Évoquant le vide, la solitude, les peurs et les blessures passées que vous préférez continuer à couvrir avec des bruits extérieurs.

Car au fond, vous ne vous connaissez pas

C’est en fait la peur d’être seul avec une partie de vous-mêmes que vous refusez de voir. Le silence implique d’entrer en contact avec vous-mêmes et cela est parfois trop dur de s’y confronter.

Il en va de même lorsque vous passez du temps avec vos collègues, vos amis ou votre famille. Vous pouvez préférer entamer une conversation banale plutôt que de rester silencieux. Souvent, vous n’avez rien à dire, et pourtant vous faîtes l’effort de combler ces blancs avec des mots.

Prenez l’exemple d’une conversation, et imaginez un long silence qui s’installe. Quels sentiments allez-vous éprouver ? Probablement un malaise grandissant. Alors, quand un silence s’installe au milieu d’une conversation, immédiatement la sonnette d’alarme s’active dans votre tête. Vous aimeriez intervenir, dire quelque chose. Combler ce blanc Pour vous rassurer, vous avez besoin de trouver un sujet (même futile) et relancer le dialogue.

Vous êtes assez bavards quand vous êtes à l’aise avec vos interlocuteurs, mais vous savez aussi écouter, ce n’est pas un besoin propre de parler donc.

Cette peur du silence provient surtout de cette crainte que l’autre puisse voir en vous des choses que vous n’avez pas envie de lui montrer.

La parole vous fait exister, crée le lien. Vous remplissez l’espace avec du bruit, telle une carapace pour masquer la part d’ombre que vous pensez avoir.

Et finalement, cela n’aide personne car cela vous rendra difficile à comprendre. Et oui, plus une personne parle vite, plus il est difficile de tout intégrer et faire le lien entre les informations.

Cette peur provient aussi du fait de ne pas être assez intéressant, si vous n’êtes pas assez volubile. Ou si vous n’avez pas toujours quelque chose à dire. Alors que la personne avec qui vous êtes, vous apprécie pour ce que vous êtes pourtant. Et il ne devrait pas y avoir ce genre de blocages avec vos proches. On en revient toujours à cette fameuse question d’estime de soi.

Tout en sachant pertinemment que les silences sont naturels dans les conversations. Mais c’est plus fort que vous, cette angoisse est dure à dépasser.

Au contraire, souvent les personnes face à ce dilemme dans les conversations agiront différemment face à des gens volubiles. Qui parlent beaucoup d’eux-mêmes. Ainsi, vous pouvez rester alors plus en phase passive à juste les écouter. Car vous savez que ces personnes « monopoliseront » la discussion sur eux et vous n’aurez que ce rôle d’être simplement à l’écoute. Il n’y a pas à meubler la discussion.

Paradoxe dans l’usage du silence

C’est un constat assez paradoxal. En effet, car autant vous pouvez vivre seul(e) et être dans le silence dans votre quotidien mais dès qu’il s’agit d’une interaction avec les autres, cela vous angoisse.

Pourquoi ? Parce que vous croyez que ne rien dire quand vous êtes avec quelqu’un, c’est mal.

Toute votre vie, on peut voir avoir reproché de ne pas assez participer. D’être trop discret. D’être trop « dans votre tête » 

Et puis une certaine pression peut se faire ressentir de par l’époque dans laquelle nous vivons. Celle de la communication, de la parole. Celui qui se tait inquiète son entourage : « Pourquoi ne dis-tu rien » ? « Tu n’es pas content » ? « Tu n’es pas d’accord » ? « Ça va pas » ?

Mais à l’opposé, vous aimez vous retrouver face au silence de la nature, à contempler et écouter le bruit des vagues qui s’écrasent sur les rochers, à entendre les oiseaux chanter.

Cela apaise, calme vos angoisses. Votre relation avec le silence n’est pas la même suivant le contexte. Dès qu’une tierce personne entre dans la course, la donne change.

Comment apprivoiser le silence ?

  • Comme je le disais plus haut, retrouvez-vous en pleine nature, au bord de mer, allez marcher, randonner. Vous expérimenterez ce calme, ce sentiment de paix profonde ainsi que cette réduction du stress indispensable à votre quotidien.
  • Connaissance de soi, développement personnel, méditation… Partez en quête d’intériorité, développez votre cheminement personnel de manière plus thérapeutique : méditation, exercices de respiration, sophrologie…

Au début cela peut être dur de se confronter seul avec soi-même, les pensées affluent et vous aurez du mal à calmer votre cerveau. Mais c’est avec la pratique que vous apprendrez à le faire en pleine conscience.

Cela vous aide à vous connecter à vos peurs, vos blessures et vos désirs. Permettant ainsi de mieux vous connaitre, de vous guérir et de revenir à vous-mêmes.

Alors même si cela peut être désagréable pour la personne qui doit dealer avec ce type de personnalités, soyez bienveillants. On parle ici de comportements qui sont parfois très durs à dépasser. Notez bien que cette personne a pleinement conscience de comment elle interagit avec vous. Et croyez-moi, elle prend sur elle pour essayer de se contrôler. Il n’y a aucun égoïsme derrière ce genre de « dégueulis verbal », à vouloir ramener la couverture à soi. Au contraire, on est ici dans une tentative de masquer ses failles.

Et vous, faites-vous partie de ces gens qui ont peur du silence ?

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