Vie Expat

Nouveaux immigrants au Québec : les pièges à éviter

Votre projet d’expatriation au Québec se profile ? Bien souvent on voit des expat se lancer tête baissée sans prendre le pouls de ce qui les attend réellement dans leur nouvelle vie à l’étranger.

Voici quelques pièges à éviter pout tout nouvel arrivant au Québec.

LOGEMENT

  • L’immigrant est perçu comme ayant de l’argent et pas de connaissances des prix du marché. Donc bien souvent, les propriétaires en profitent et gonflent les prix.
  • N’acceptez pas de loyers trop hauts (renseignez-vous bien et comparez les prix des annonces par exemple ; privilégiez les cessations de bail).
  • Ne jamais payer de caution ! Ici ce n’est pas légal. Avec la demande plus forte que l’offre sur le marché actuellement, certains propriétaires ont compris le pouvoir qu’ils avaient. Et ne se gênent pas pour se tenter à tous types de demandes farfelues et non régulées.
  • Le propriétaire ne peut pas refuser une cession de bail. Sauf s’il a des raisons valables (ex : insolvabilité du futur locataire etc.)
  • En général ici toutefois, le locataire est assez protégé avec la Régie du logement qui est bien réglementé. Vous pouvez y faire appel pour tout litige telle qu’une augmentation de loyer abusive par exemple.
  • Idéalement, ne cherchez pas un logement trop à distance d’un transport en commun. (Je parle en connaissance de cause, me trouvant à 20 min à pieds de 2 métros donc moins cool l’hiver. Mais en contrepartie, j’ai un bon appart meublé tout inclus, moins cher que ce qui se loue sur le marché actuel). Donc, il faut choisir ses combats.
  • Attention aux arnaques au logement qui sont légion. Éviter de chercher votre appart à distance depuis votre pays d’origine. Il existe de nombreux faux propriétaires et fausses annonces donc. Arrivé sur place, soit il n’y a pas d’appart, soit vous aurez déboursé des frais d’avance dans le vent (encore une fois aucune caution ou autre n’est légale) . Vous ne devez jamais rien payer d’avance. Trouver un logement est en général plus simple et rapide qu’ailleurs. Toutefois j’en conviens qu’avec l’inflation, les loyers dans la ville de Montréal deviennent de moins en moins abordables.

TRAVAIL

  • Même si le pays est en grande pénurie de main d’œuvre dans plusieurs domaines, il fait souvent se faire une première expérience professionnelle québécoise. Ceci avant de pouvoir trouver un job qui vous convient, montrer son intégration, faire ses preuves avec la culture du travail ici
  • Ou l’autre problème sur lequel vous pouvez tomber : l’équivalence des diplômes. En effet vous avez beau exercer votre métier depuis des années dans votre pays d’origine, cela n’a souvent pas beaucoup de valeur ici. Vous devrez souvent repasser des cours, des examens à nouveau. Et dépenser encore et toujours de l’argent pour avoir cette fameuse équivalence de votre diplôme afin d’être apte à exercer votre métier ici.
  • Et oui même si de grosses campagnes de publicité prônent l’accueil d’immigrants, le Canada ne vous attend pas. Vos diplômes et expériences, même si elles ont été dans de grosses boites, n’évoquent pas grand-chose outre atlantique. Il vous faudra donc accepter bien souvent de prendre un petit job parfois à votre arrivée. Le temps de vous installer et faire valoir vos preuves pour rassurer un employeur. J’ai été serveuse/ employée à La Croix Rouge canadienne durant mes premiers mois à Montréal. Franchement j’en garde un bon souvenir. De sortir de mes sentiers battus dans des jobs n’ayant rien à avoir avec mon activité de base, c’était rassurant, et me faisait un break dans ma vie professionnelle. Après plus de 10 ans à travailler sans coupure à ce moment-là. J’ai vraiment vu cet aspect de nouvelle vie, de retour à zéro. Mais cela ne m’a pas fait peur. C’est le jeu, quand vous savez que c’est temporaire et que vous y êtes préparé, tout roule. Et cela permet je trouve de vous installer et de comprendre la culture du travail à la québécoise, les relations hiérarchiques et avec les collègues etc. Et ainsi, être déjà préparé pour votre future recherche d’emploi pour un poste qui vous importe vraiment par la suite
  • Enfin point important sur la recherche d’emploi, le réseautage fonctionne beaucoup pour trouver un travail ici. Linkedin est l’outil indispensable à avoir (pour la majorité des domaines). N’hésitez pas à repérer les profils de personnes avec qui avoir une prise de contact directe. (Rien à perdre et c’est apprécié comme initiative) ou surveiller les offres d’emploi pertinentes etc. Alors travaillez déjà votre profil en le calant sur les normes québécoises (intitulé poste, équivalent diplômes…). Vous serez plus paré pour votre recherche.
  • Il faut savoir que la plupart des employeurs québécois communiquent rarement avec vos anciens employeurs de vote pays d’origine, pour vérifier vos références.(Sauf souvent pour le premier job pertinent à votre domaine n’ayant pas encore beaucoup de références québécoises à donner). Ne connaissant pas les entreprises où vous avez bossé, peu importe qu’elles soient de renommée là-bas ou non.
  • Montréal et le Québec au sens large prônent la langue française. Ce qui est plutôt rassurant quand on s’installe me direz-vous, de ne pas avoir à s’ajouter la barrière de la langue en plus. Mais la majorité des entreprises demandent d’être bilingue, ayant tous une dimension internationale, ou une clientèle anglophone. Il ne faut pas oublier que le pays a 2 langues officielles. Ainsi vous ne serez pas étonné d’entendre les commerçants vous saluer de la sorte « Bonjour ! Hi! » quand vous rentrez dans certains magasins. Toutefois, si vous espérez vous expatrier pour apprendre l’anglais, le Québec n’est pas à privilégier. Privilégier Toronto ou Vancouver dans ce cas là pour être pleinement immergé dans la langue au quotidien. Car en dehors de la sphère pro vous ne l’utiliserez pas beaucoup (sauf si vous ne trainez que dans les quartiers anglophones de l’Ouest de Montréal.

IMMIGRATION

  • Il existe de plus en plus d’arnaques à l’immigration sur internet. Seul IRCC est légion !  Le reste n’est qu’arnaque . Ne jamais croire ces soi-disant organismes qui moyennant une somme coquette, vous feront votre dossier d’immigration pour venir vous installer. Ou vous trouve du travail, logement etc. Dites-vous que les agents d’immigration canadiens ne vous contacteront jamais par téléphone ni via des services de mails gratuits type Gmail/Hotmail. IRCC vous contacte toujours via votre compte en ligne. Pour une AVE, fiez-vous juste au site du gouvernement du Canada. Vous la recevrez sur votre adresse courriel directement.
  • Les seuls paiements à faire sont lors du dépôt de votre demande (PVT, RP etc.) et ensuite des frais de visite médicale pour la RP en cours de processus. Ou encore des frais pour les données biométriques.Vous la recevrez sur votre adresse courriel directement. Et ces paiements ne se font QUE depuis les plateformes officielles et sécurisées du gouvernement ou de ses partenaires. Mais ne croyez jamais les personnes qui vous vendent un service avec le pouvoir d’accélérer une procédure. Ou vous obtenir des avantages ou des préférences de traitement, qu’elles qu’ils soient.

VIE QUOTIDIENNE

  • Le Québec se considère bien souvent comme un pays à part entière. Et n’est donc pas représentatif du Canada au sens large . Si vous souhaitez découvrir le Canada, il vous faudra, soit vous installer ailleurs, soit avoir des opportunités d’aller découvrir le pays. Les paysages n’ont rien à voir à l’Est et à l’Ouest du pays.
  • Stop à l’idéalisation du pays. Fuir votre pays n’est pas synonyme d’un Eldorado à trouver où tous vos problèmes n’y seraient plus comme par magie. Vous ne faites que transposez vos bagages (au sens propre comme au figuré). Chaque pays a ses avantages et inconvénients.Il n’existe pas d’endroit parfait. Et quand je vois la vague de plus en plus intense de français à débarquer chaque année, je vois des discours très orientés « C’est la merde en France donc je vais voir si l’herbe est plus verte ailleurs ». Mais par pitié, arrêtez de croire que tout sera facile, et que tout vous tombera cru dans le bec. Être expat n’est pas une sinécure tous les jours. Les conditions climatiques, le manque de la famille/amis et de sa culture tout simplement peut être challengeant à la longue. Fuir son pays n’est clairement pas la solution. Il faut avoir envie de partir pour construire quelque chose. En ayant conscience des challenges à relever tout au long du chemin
  • Le système de santé n’en parlons pas. (Un conseil si vous avez des besoins en soins de santé réguliers, repensez votre projet). Avoir un médecin de famille prend des années. (5 ans et demi ici et je n’en ai toujours pas, toujours sur liste d’attente, qui ne désemplit pas, au contraire). Et rien qu’obtenir un rdv médical c’est la croix et la bannière. Sachant que pour pouvoir voir un spécialiste il faut absolument avoir une ordonnance d’un médecin généraliste d’abord… C’est un peu le serpent qui se mord la queue.
  • Passer d’en moyenne 5 semaines au minimum de vacances en France à seulement 2 voire 3 à votre arrivée, c’est à bien prendre en compte. Surtout si vous comptez rentrer voir la famille en France durant ces dernières. Elles ne serviront QU’à rentrer dans des endroits familiers voir vos proches. Sans avoir assez de temps pour voir du pays ou partir à la découvertes de nouveautés, de dépaysement ou faire une vraie coupure. Car une fois rentré, vous passez plus de temps à organiser votre agenda rempli à ras bord de tous les déjeuners et soirées où vous avez calé telle ou telle personne, histoire de voir tout le monde.
  • Ne pas croire que vu que les québécois parlent français ,vous serez comme un poisson dans l’eau dans votre nouvelle ville. La culture est totalement différente qu’en France. On se comprend juste plus facilement de par la langue mais c’est tout. Les codes sociaux ne sont pas les mêmes. Nous sommes dans une vraie culture américaine. Peur du conflit, les relations sont plus superficielles, vous ne savez jamais vraiment ce que pense l’autre. Si vous vous expliquez avec quelqu’un sur deux points de vue différents, ici ils prennent ça comme une grosse dispute. La taquinerie, le second degré n’est pas commun pour eux. Donc niveau humour on ne surfe pas sur la même vague. Je peux confirmer que l’humour est vraiment la dernière chose qui s’exporte. Dans le travail également, la critique est mal perçue, constructive ou non.
  • D’où la difficulté à créer de vrais liens amicaux avec les québécois. Les gens ont déjà leur vie, pas simple de rentrer dedans. Et puis étant immigrant, voir les gens aller et venir, rentrer en France, ils sont sûrement plus frileux à s’engager dans une relation qui ne durera probablement pas
  • Je terminerais sur un point évident. Ne comparez pas en permanence votre pays d’origine et celui d’accueil. Je ne développerais pas là-dessus. C’est une évidence si vous voulez vous intégrer.

Voila vous avez toutes les cartes en main pour faciliter votre installation au Québec.

Il est temps de démarrez ce nouveau chapitre de votre vie !

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *