Vie Expat

Expatriation : Koh Lanta de l’amitié

L’expatriation c’est un peu comme une feuille blanche. A nous d’y remplir les pages par nos expériences.

On ne sait pas ce qu’on va trouver en arrivant dans son nouveau pays.

J’ai récemment fêté mes 4 ans à Montréal.

Et en retraçant mon parcours jusqu’ici, je dois dire que j’ai vécu mes deux premières années de vie ici le film «L’auberge espagnole».

Toujours un truc à faire, une activité, une sortie, des gens à rejoindre, les soirs ou les week-ends.

Ce cercle d’amis s’est mis en place tellement facilement dès mes débuts d’expat, tout s’est fait naturellement sans avoir à « chercher » des amis.

Tout est parti d’une rencontre avec celle avec qui j’allais finir par monter notre première coloc, suite à un groupe Facebook de pvtistes trentenaires en recherche d’appart.

On trouve tout de suite THE appart, magnifique, spacieux, avec ses moulures et ses peintures à la chaux, tout y était pour se créer notre cocon ici.

Au bout de quelques mois, on devient, les 4 colocs, proches, à rencontrer les amis de chacun. De là, s’est naturellement crée ce groupe de potes, à partir en week-end ensemble aux USA, se louer des chalets, fêter tous les anniversaires ou se faire de nombreuses soirées chez nous, à les finir en train de chanter à tue-tête sur du Céline Dion (la base).

A retrouver une seconde adolescence, à finir à La Tulipe, la boite du coin, sur un coup de tête à 2h du mat, aux sons des années 80. Cet ancien théâtre rénové est super spacieux. On y a passé de super moments et j’en garde de merveilleux souvenirs.

J’ai adoré cette période où je ne me suis pas sentie seule une minute. Je vivais ma meilleure vie.

On a fini par prolonger l’expérience de la coloc en se retrouvant à 2 avec la co-créatrice de notre premier chez nous.

Tous ces repas du dimanche tous ensemble à refaire le monde. Que cela me semble loin quand j’y repense et pourtant toujours si frais dans ma tête.

Puis, c’est la débandade. Une personne rentre en France, puis une autre au fil des semaines et des mois, fin de PVT oblige.

Comme Koh Lanta, la sentence pour moi était irrévocable

Le fait de perdre cette famille de cœur, mon pilier, est dur à encaisser. A l’instar de ces personnes isolées dans les jeux TV durant des semaines, les sentiments développés sont plus exacerbés car on se comprend, on vit la même chose et on se soutient.

Devenus un vrai cocon, ils ont contribué à notre sensation d’être bien, d’être chez soi, même très loin. Alors quand ils s’en vont, l’ordre des choses est chamboulé et notre quotidien devient plus terne.

Ainsi, c’est comme ça que d’un groupe d’une dizaine d’amis, nous ne sommes plus que deux survivantes…

Mis à part les quelques personnes rencontrées avec mes activités sportives, tout était à refaire.

Pas simple, surtout passé 35 ans de se recréer un cercle social.

D’autant plus qu’il y a toujours la possibilité que les nouveaux amis qu’on se trouve repartent également tôt ou tard.

Les personnes de ma tranche d’âge ont déjà souvent une vie de famille ou au moins un chéri.

Donc dur dur de se trouver des disponibilités communes les week-ends et les rendez-vous sont à organiser d’avance,

Plus de place à la spontanéité.

Heureusement que les réseaux sociaux sont là pour te filer un coup de main.

J’ai pu depuis rencontrer plusieurs personnes grâce à des posts de proposition de sorties sur Facebook.

Après comme toute relation, il faut les entretenir et réussir à se revoir régulièrement pour qu’elle se transforme en amitié.

Mais c’est un processus sans cesse en construction…

Les relations amicales et l’expatriation, somme toute un vrai parcours du combattant …

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *