Billets d'humeur

Etre ami ne rime pas toujours avec pour la vie

Je pense que vous avez tous eu affaire un jour avec la perte d’un ami qui comptait réellement pour vous.

Du chamboulement qui peut en ressortir, de la remise en question et du deuil à faire (oui oui je parle bien de deuil, j’y reviendrais).

Car oui les ruptures ne sont pas qu’amoureuses, elles font tout aussi mal quand il s’agit de ses amis.

Jeune, sur les bancs de l’école vous avez vite été habitués à trainer avec plusieurs personnes, à avoir votre petit groupe . Mais qui sera encore là lorsque vous changerez d’établissement ou que vous partirez faire vos études ailleurs ?

La qualité prévaut beaucoup avant la quantité quand vous êtes ado, gage de votre popularité aux yeux des autres.

Un nouveau départ, un changement peut entrainer cette perte

Les changements et éloignements vous feront perdre des amitiés, c’est là ou vous verrez celles qui sont plus fortes que tout, et qui traversent les frontières.

De celles qui continueront à prendre de vos nouvelles malgré le décalage horaire. Ces amis qui quand vous les revoyez peut-être après 2 ans sans être rentrés au pays, c’est comme si vous ne les aviez jamais quittés. Et qui se mettent en quatre pour vous, vous accueille et sont contents de passer du temps avec vous.

Et il existe aussi les amitiés qui se déliteront toutes seules, la distance aidant avec le temps.

C’est le jeu de la vie. Loin des yeux loin du cœur prend parfois tout son sens.

De nouvelles connaissances peuvent aussi interférer dans l’amitié.

Souvent vous pouvez vous y attendre, la situation vous y prépare. Et parfois c’est brutal vous vous le prenez comme une grosse gifle dans la gueule. Vous ne la voyez pas venir.

Parfois cela vient de vous, vous ne vous y retrouvez plus dans la relation. Vous évoluez différemment et avez du mal à vous trouver des points communs qui vont continuer à fédérer vos liens.

La relation s’essouffle tout simplement. Vous ne pouvez plus rien vous apporter l’un à l’autre alors pourquoi insister ?

Parfois la discussion peut être amenée tout en douceur. Et dans d’autres cas à l’inverse, c’est le ghostage (plus radical j’en conviens) qui prend le dessus. Chacun son truc.

J’ai personnellement vécu le ghostage d’une importante relation amicale de 4-5 ans, rencontrée lors de mes débuts seule à Paris. Elle est devenue très vite ma meilleure amie.

Notre amitié a été comme une évidence. En un seul regard on se comprenait, c’était fluide. A ma connaissance je n’ai pas le souvenir de grosses engueulades et pourtant nous étions différentes mais tellement complémentaires.

S’affranchir de la remise en question

Plus de nouvelles subitement sans qu’il y ait eu de mots ou d’échanges m’amenant sur cette voie.

Comme ça un silence qui s’est fait de plus en plus lourd les jours passants.

Les tentatives de messages d’abord puis d’appels avant de comprendre qu’elle me ghostait. Juste de l’indifférence, rien de pire pour moi déjà à l’époque.

Sans l’aide de la psy de l’époque, que je voyais pour une toute autre raison, je pense que j’aurais pu bader beaucoup plus. Possédant un manque d’estime de moi qui me collait à la peau .Et en ayant tendance à chercher ma valeur chez les autres. Le super combo 🙂

Elle m’a aidé à faire mon deuil rapidement. Et première étonnée, j’ai réussi à dépasser ça vite et ne pas revenir dessus. En temps normal, je serais restée à me remettre en question personnellement ce que moi, Julie, la personne, j’avais fait de mal ? Pourquoi me quitter subitement de la sorte ? Qu’est ce qui n’allait pas chez moi ?

Accepter et garder les bons souvenirs

Car oui une rupture amicale fait tout aussi mal qu’une rupture amoureuse comme je le disais plus haut. Car vos amis tout comme votre chéri vous les choisissez, vous vous créez une famille. Et moi,cette personne c’était ma famille, vivant seule à Paris, sans amis au préalable à mon arrivée.

Coup de cœur amical, on a fait les 400 coups ensemble, on a sillonné la France en voiture de nombreux week-ends souvent sur des coups de têtes. On a assisté à de nombreux shows et vécu plein de belles et moins belles émotions ensemble.

On a cheminé main dans la main dans notre vie d’adulte …jusqu’au point de non-retour pour elle.

Aujourd’hui j’en garde de beaux souvenirs de ces premières années à Paris.  Où je me suis sentie vivre pleinement ce que j’étais venue chercher: une vie à 100 à l’heure, toujours une activité, une sortie à faire ensemble, se soutenir dans nos moments les plus down et célébrer nos petites joies.

Je pense que ce genre de belles amitiés, évidentes comme celles-là on n’en a pas beaucoup dans une vie. Et il faut les chérir tant que vous les avez, car rien n’est jamais acquis.

Je suis passée par tous les stades du deuil car c’en est véritablement un. Même s’il est bien sûr symbolique ici, la personne étant toujours belle et bien là mais maintenant absente de votre vie.

Je lui souhaite aujourd’hui d’être épanouie dans sa vie.

J’ai compris avec le temps, qu’elle ne m’avait pas quitté pour qui j’étais en tant que personne. Mais qu’elle ne pouvait pas m’avoir dans sa vie à ce moment-là de la sienne. J’étais dans une période difficile et peut être était-ce trop pour elle d’avoir à gérer ses propres problèmes et réflexions et écouter les miennes également. Qui sait ? Seule elle a ces réponses aujourd’hui.

Je ne pense plus à elle depuis. Mais bien sûr, dès que je pense à mes années de vie à Paris, elle en fait partie. Car elle a contribué à mon histoire , mon parcours mais je n’ai aucune rancœur.

Rien ne s’arrête, place au recommencement

Depuis mon expatriation, j’ai fait plein de belles rencontres. Certaines se sont transformées en amitiés d’autres en simples connaissances, mais c’est ça la magie de l’expat.

Les gens vont et viennent et toute votre vie sociale peut en être chamboulée et être à recommencer.

Certaines amitiés ne tiennent pas les frontières une fois certains rentrés dans leur pays.

Et je sais que rien n’est gagné d’avance. Mais je suis reconnaissante à la vie de m’avoir mise sur la route de toutes ces belles personnes. Que ces relations aient été éphémères ou non.

Et puis la vie est bien faite, souvent elle vous remet de vieux copains sur la route.

Et je l’ai vécu avec mon meilleur ami actuel qui est un vieux copain de lycée, perdu de vue durant quelques années. Puis on se retrouve à Paris. Depuis, on ne s’est plus jamais quittés. Il reste un repère et une boussole dans ma vie parfois chaotique 🙂

Alors rien n’est forcément immuable et cela me réjouit.

Ainsi va la vie, vous garderez des amis toute votre vie mais vous allez aussi en perdre en chemin. Et il faut savoir l’accepter.

Et vous comment vivez-vous la fin de vos amitiés ?

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