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Celle qui traversait le syndrôme du vol retour

C’est un moment étrange, ce moment où l’avion quitte le tarmac, là-bas, et file vers le ciel en direction du “retour”.
Tu regardes par le hublot, le cœur un peu serré, et tu te dis que tu détestes ce mot. Retour.
Comme si tout ce que tu venais de vivre appartenait à une parenthèse qu’on referme à regret.

Sur le papier, tu rentres changé·e, inspiré·e.
En vrai, tu rentres avec ce petit vertige qu’on connaît bien : celui du vide après l’intensité.
Le décalage entre ce que tu viens de vivre et ce qui t’attend à l’arrivée.

Les lumières de la ville, les valises, et la réalité qui t’attend à la porte.

Le syndrome du vol retour, c’est ce mélange subtil de nostalgie, de gratitude, et d’un léger blues existentiel.
Une transition bancale entre deux mondes : celui où tu t’es senti·e pleinement vivant·e… et celui où tu dois “reprendre le cours normal des choses”, dans un monde qui n’est plus celui que tu as quitté et où tu as évolué et changé.

Mais cette fois, quelque chose est différent.
Tu sens que ce retour ne ressemble pas aux autres.
Tu ne rentres pas simplement d’un voyage : tu entames un nouveau départ.
Une nouvelle phase de ta vie, plus consciente, plus alignée peut-être — même si tout n’est pas encore clair.
Tu quittes un lieu, mais aussi une version de toi-même.
Tu laisses derrière celui ou celle qui doutait, qui attendait “le bon moment”.

Tu te revois, quelques jours plus tôt, marchant sans but précis, respirant enfin, léger.
Et tu te promets de garder cette énergie-là, même au milieu du bruit du quotidien.
De ne pas laisser le retour tout effacer, mais au contraire, d’en faire un tremplin.
Parce qu’au fond, le vrai voyage, c’est peut-être celui du retour :
celui où tu apprends à ramener l’ailleurs en toi, à recommencer sans renier ce que tu as vécu.

Tu sais que les prochains jours seront flous.
Que tout prendra un peu de temps à s’ajuster.
Mais tu sens déjà le mouvement.
Une envie tranquille de recommencer, autrement, à ton rythme.

Alors non, le retour n’efface rien.
Il devient juste la suite du voyage.

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