Billets d'humeur

Un bon mensonge vaut-il mieux qu’une vérité blessante ?

« Mieux vaut une vérité qui fait mal qu’un mensonge qui réjouit » selon un proverbe berbère.

Plusieurs études prouvent que l’on ment une à deux fois par jour. Le mensonge aide à traverser la vie par moments.

Il en existe de toutes les sortes : mensonge social, de politesse, de convention, de confort, égoïste, d’intérêt etc.

Voici donc des exemples de situations fréquentes qui nous poussent à modifier la réalité.

On grandit tous avec le fait que mentir c’est mal, qu’il faut toujours dire la vérité.

Mais la question se pose : Toute vérité est-elle bonne à dire ?

Parfois la vérité fait plus mal qu’un mensonge.

Il faut savoir adapter ses mensonges en fonction du contexte, de l’état d’esprit de la personne en face de nous.

En effet, face a une amie déprimée vous n’allez pas l’enfoncer face à son état actuel mais au contraire la soutenir et la supporter pour qu’elle se relève.

En matière de vérité, les enfants sont les plus aguerris, sans filtres, sans tabous. Après tout, ne dit-on , « la vérité sort toujours de la bouche des enfants » ?

Ce sont les premiers à créer, par exemple, des malaises en plein repas de famille en s’écriant que Maman a dit à Papa qu’elle trouvait moche la coupe de cheveux de Tata…

Eux ne mentent pas, ils répètent une vérité, car c’est ce qu’on leur a inculqué, de ne pas mentir.

Ils apprendront en grandissant à faire le tri entre les choses qui se disent et les mensonges à dire par omission, comme on le fait si bien, nous les adultes.

Alors pourquoi un bon mensonge peut éviter une vérité blessante ?

Mentir pour flatter ou pour éviter de faire de la peine

  • Vous en connaissez beaucoup des maris qui osent répondre à leurs femmes par l’affirmative lorsqu’elle leur demande si elles ont grossi ? SI cette robe ne les boudine pas trop ?

Croyez-moi si vous voulez rester en vie, messieurs, continuez à mentir par omission.

Vous le faites pour vous éviter des ennuis certes, mais aussi pour protéger votre campagne de ses complexes sans la vexer ou la blesser.

  • Vous connaissez beaucoup de personnes qui osent dire face aux nouvelles mamans, considérant leurs nouveaux-nés comme la 8e merveille du monde, à montrer leurs photos à tout va, qu’il est moche ? qu’il a un grand front ou des yeux globuleux ?
  • Ou encore diriez-vous à votre patron qu’il a une haleine de cheval et de ne pas se pencher autant sur vous quand il vous parle ?
  • Le fameux « ce n’est pas toi c’est moi » pour mettre fin à un date ou une relation, de manière polie, pour ne pas blesser et mettre en colère la personne alors qu’on n’en pense pas moins.

Après cette expression est galvaudée et a été usée jusqu’à la moelle, que plus personne n’est dupe…

  • Ou le « on s’appelle/on se tient au courant » souvent dit par politesse ou pour ne pas blesser quelqu’un suite à une date infructueuse. Ou après avoir rencontré de nouvelles personnes dans le cadre d’une activité extérieure par exemple. Applicable à plein de situations pour le coup.

Toutes ces situations achètent la paix dans certains cas, et évitent de la peine inutile pour d’autres

Alors pourquoi devoir jouer toujours de transparence ?

Mentir par conventions sociales

  • Vous avez affaire à ce type de mensonges tous les jours. Parfois plus que vous ne le croyez.

Est-ce que vous répondez  vraiment à un banal « Ça va ? » ,poli, par la négative , en déballant tous vos malheurs ?

Non, bien sûr, on répond tous un « bien merci », « oui, merci ça va ».

Dans le même style :

« J’adore »

« C’est délicieux »

« J’arrive » etc

On ment tous. Tous les jours. Que ce soit des grands comme des petits mensonges, et on ne s’en rend même plus compte par moments, tellement ceux-ci font partie de notre quotidien.

Mentir pour avoir un résultat

  • Vous utilisez ce genre de mensonges par exemple dans votre vie professionnelle ne serait-ce qu’en entretiens d’embauche.

Il faut se vendre, se mettre en avant. Vous allez forcément mettre le paquet sur vos qualités, même si vous n’êtes pas si ponctuel ou si perfectionniste que vous voulez bien le faire croire. On le fait tous en s’adaptant au poste convoité

  • Ou encore exagérer son CV pour trouver un emploi
  • De manière plus « extrême », falsifier ses fiches de paye ou contrats de travail pour trouver un logement. Dans un monde où l’inflation grimpe en flèche, avec toujours autant de critères de locations impossibles à respecter.

Mentir par survie

  • Prenons comme exemple les personnes LGBT qui cachent qui ils sont au risque d’être persécutés et tués dans leurs pays : Tchétchénie, Egypte, Equateur, Corée du Sud etc.
  • Ou encore prenons le cas d’Anne Frank et de sa famille. À la fin des années 1933, ils fuient l’Allemagne pour aller à Strasbourg. Elle et sa famille se cachent dans le grenier d’une maison pour éviter que les nazis ne les trouvent. Si un soldat nazi vous demande où ils sont cachés, qu’allez-vous répondre?
    Pensez-vous qu’au nom de la vérité, il est acceptable de les dénoncer? Effectivement, ce soldat utilisera la vérité pour commettre un acte criminel.
  • Enfin, un superbe exemple fictif cette fois-ci d’un mensonge par omission dans un monde cinématographique . Dans « La vie est belle », tout le long du film, Roberto Begnini fait croire à son fils qu’ils sont dans un jeu pour gagner un char d’assaut. Masquant ainsi toutes les horreurs et tortures du quotidien qui les entourent dans leur camp de concentration en pleine seconde guerre mondiale.

Un film poétique qui reflète bien de ce bon usage du mensonge pour protéger les siens.

Mentir par confort

  • Ne pas répondre à un message ou appel sous prétexte qu’on n’a pas vu, pas eu le temps. Le fait d’être à distance te permet d’inventer n’importe quelle excuse car ce n’est pas forcément toujours vérifiable.
  • L’excuse du « j’ai trop de boulot » reste un incontournable toujours pour éviter de dire qu’on a la flemme, pas envie, ou prévu autre chose. Attention à ne pas trop en jouer tout de même.

Après reste-t-il à définir et différencier le mensonge moral, voire utile, des mensonges inacceptables bien sûr (fraudes, adultères, parjures etc). On sort ici des bons mensonges sans « conséquences » irrévocables.

Il y a toujours deux écoles, ceux en faveur d’un bon mensonge pour apaiser les mœurs comme on vient de le voir. Et au contraire, ceux pour qui cela peut être perçu comme un choix de facilité et de confiance trahie.

Et mieux vaut donc dire la vérité quitte à l’adoucir.

Et vous, vous êtes plutôt team petits mensonges ou vérités parfois amères ?

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