« This too shall pass » ou l’idée que tout finit par passer
Il y a quelque temps, je suis tombée sur une table ronde d’acteurs hollywoodiens, Tom Hanks a prononcé une phrase toute simple :
“This too shall pass.” — “Ça aussi, ça passera.”
Et tout le monde a hoché la tête autour de la table, unanimes.
Une phrase anodine, presque banale. Et pourtant, elle résume à elle seule toute une philosophie de vie.
Parce qu’au fond, on sait tous ce que ça veut dire…
Mais on oublie trop souvent de le vivre.
Cette phrase, c’est une boussole dans les tempêtes.
Elle nous rappelle que rien n’est figé — ni la douleur, ni la peur, ni la confusion.
Ce que tu vis aujourd’hui, aussi intense ou insupportable que cela puisse te sembler, finira par passer.
Le bon aussi. Et c’est là toute la subtilité : tout passe.
Le pire comme le merveilleux.
Quand tout s’effondre
Il y a un peu moins d’un an, j’ai perdu mes parents.
À deux jours d’intervalle.
Un séisme.
Le genre d’épreuve qui t’arrache à tout ce que tu croyais stable, et te laisse dans un silence presque irréel.
Et si je suis honnête, je n’ai pas encore fait mon deuil.
Il y a encore des larmes à laisser couler ou du temps à apprivoiser.
Certaines journées sont plus légères, d’autres me replongent dans ce vide immense.
J’ai compris qu’on ne “passe” pas à autre chose.
On apprend juste à vivre avec, à respirer malgré le creux.
“This too shall pass” ne veut pas dire que la douleur s’efface.
Elle change de forme.
Elle devient plus douce, plus silencieuse. Elle se glisse dans les souvenirs, les petites choses du quotidien.
Et un jour, on réalise qu’on a souri sans culpabilité. Qu’on a ri à nouveau.
C’est ça, le début de la guérison.
Ce que le temps m’apprend
Le temps n’efface rien, mais il transforme tout.
Je le découvre chaque jour, à mon rythme.
Il y a encore des vagues, mais elles me submergent moins.
Elles me traversent, et je les laisse faire.
J’ai longtemps cru que “tenir bon” voulait dire être forte, ne pas craquer.
Aujourd’hui, je sais que la vraie force, c’est de continuer d’avancer même quand le cœur tremble.
D’accepter d’être en reconstruction, sans se presser.
“This too shall pass” m’aide à me rappeler que tout finit par se déplacer un peu, à sa manière — même les blessures les plus profondes.
Quand tout va bien
Cette phrase ne m’aide pas seulement dans les moments sombres.
Elle m’apprend aussi à savourer les bons jours.
Parce qu’eux aussi passent, parfois plus vite qu’on ne le voudrait.
Alors j’essaie d’être là, pleinement, quand ça va.
De rire fort, de dire merci sans attendre que la vie me rappelle de le faire.
Peut-être que c’est ça, grandir : apprendre à ne pas paniquer quand tout s’effondre,
et à ne pas s’endormir quand tout semble parfait.
Juste… accueillir et laisser passer.
À l’aube d’un nouveau chapitre
Je ne sais pas encore à quoi ressemblera la suite.
Mais je sens que quelque chose bouge, doucement.
Comme si la vie, après m’avoir mise à l’arrêt, me soufflait à nouveau : allez, vas-y.
Qu’il est temps d’ouvrir une page différente — pas pour tourner le dos à ce qui a été, mais pour avancer avec ce que j’ai appris.
À l’aube de mes 40 ans, j’ai cette impression étrange et belle d’un nouveau départ.
Pas spectaculaire, pas bruyant — juste une énergie qui revient, une envie de faire, de créer encore.
Et je crois que ce changement, m’offre l’impulsion dont j’avais besoin pour recommencer à me sentir vivante.
“This too shall pass” n’est pas une promesse de bonheur,
mais une manière d’apprendre à marcher au rythme de la vie.
À laisser les vagues passer, à accueillir le renouveau, à faire confiance.
Parce qu’au fond, rien ne reste figé. Tout passe, même quand on n’y croit pas.
On tombe, on se relève et on avance. Un jour à la fois.