Le quiet quitting : nouvelle norme de travail ?
La crise sanitaire a profondément bouleversé le marché du travail.
Dans un contexte post pandémie, la tendance du quiet quitting a vu le jour.
De quoi s’agit-il ?
Ce phénomène fait le buzz depuis mi-juillet aux USA via la plateforme Tiktok.
Et c’est plus particulièrement la courte vidéo du jeune Hunter Kaimi, 22 ans et 800 000 followers au compteur, qui a mis le feu au poudre. L’influenceur expliquant en substance qu’il ne veut plus sacrifier son temps et son énergie à un travail au management déshumanisant et au salaire dérisoire.
Aujourd’hui, le hashtag #QuietQuitting cumulerait plus de 30 millions de vues sur le célèbre réseau.
Appelé quit quitting ou « démission silencieuse », il n’est pas question ici de démissionner de son job mais de lever le pied. Avec comme objectif premier de se préserver.
De quoi faire trembler les patrons …
Son idéologie
- Votre valeur en tant que personne n’est pas définie par votre travail
- Faire les heures prévues à votre contrat, ou les tâches attendues sur votre fiche de poste. Bref juste ce pour quoi vous êtes payés.
- Accorder plus d’importance aux choses que vous faîtes à l’extérieur du travail
- Ne pas vous en faire de ne pas gravir les échelons (arrêter d’aller au-delà de ce qui est attendu dans l’espoir d’une promotion, d’une augmentation, d’une reconnaissance)
- Fermer votre ordinateur à 17h (enfin l’heure moyenne de fin de travail au Québec, à adapter suivant les horaires standards où que vous viviez dans le monde)
- Refuser de répondre à vos mails après 17h
- Penser à autre chose que le travail après 17h
Cette tendance est une réponse à la « hustle culture » (culture de l’agitation) avec comme dérive principale celle du burnout et de la productivité toxique.
Elle résonne fortement auprès des Générations Z et celle des milléniaux. Qui se battent pour réécrire les règles du jeu au travail.
C’est fini le dévouement total à votre travail, à votre patron au détriment de votre vie privée.
Il s’agit de vous donner le droit à la déconnexion
Il s’agit ici de mettre plus de limites et ne plus exécuter des tâches en dehors desquelles vous êtes payés
L’institut de sondage Gallup, affirme que 50% des salariées à temps plein ou temps partiel de plus de 18 ans aux États-Unis seraient des « démissionnaires silencieux » (quiet quitters)
Insatisfactions dans son emploi
Une certaine lassitude a pu s’emparer de vous, et vous ne souhaitez plus travailler autant.
Peu de gens, notamment les employés avec des postes de bureau, n’arrivent à reprendre un rythme en présentiel,5 jours sur 7, à temps plein, au sortir de ces deux années difficiles.
Un constat s’est dressé entre l’écart entre la perception de l’effort fourni et ce que vous en retirez.
Sans compter les inégalités salariales qui ne motivent pas à se dépasser.
De plus, le revirement des discours rassurants des dirigeants sur la flexibilité à apporter aux emplois en période post confinements. Aujourd’hui pourtant, le discours a en effet changé … Chassez le naturel il revient au galop. Certaines entreprises optent plus pour « C’est la fin de la récré, retour au bureau » mais pendant ce temps, les salariés se rappellent.
On nous a dit pendant des années que le télétravail était impossible.
Et pourtant nombreux sont ceux qui ont continué à travailler de chez eux durant toute la pandémie. Et de manière plus performante qu’en présentiel même.
Bref les employés ne veulent plus être pris pour des pigeons, à juste titre.
Une réponse à des crises anxiogènes successives
Depuis 2 ans ½, nous avons vécu collectivement : une pandémie, des manifestations alarmantes du changement climatique, des taux record de souffrance mentale, la guerre à nos portes, une inflation galopante.
Ainsi, tout ce que vous venez de vivre a amené une reconsidération de votre relation au travail.
Le bien être est désormais mis en avant, votre santé physique et mentale privilégiées.
Vous souhaitez désormais plus de flexibilité, un travail hybride favorisé et retrouver ainsi un vrai équilibre vie privée-vie professionnelle.
Cette période difficile vous a fait prendre conscience que le travail n’est pas l’essentiel de vos vies.
Vous voulez désormais vous choisir, vous et vos projets, vous et votre vie de famille.
Bref vous prenez soin de vous.
Regardez l’exode de citadins partant vivre à la campagne pour se réinventer, voire même élever des poules depuis le premier confinement en France.
Ou d’autres privilégiant les emplois 100% télétravail pour pouvoir voyager continuellement tout en continuant à exercer leur travail. Se découvrant un nouveau champ des possibles en tant que digital nomad.
Ainsi il ne s’agit pas forcément toujours d’aller voir ailleurs mais de revoir sa manière d’aborder le travail.
Travailler moins pour vivre mieux : telle pourrait être la devise de cette nouvelle norme du monde du travail.