Vie Expat

Expatriation : Ce que vivre à l’étranger m’a appris

Une expatriation est sans nulle doute une aventure incroyable et formatrice. Peu importe le temps que l’on passe dans son pays d’accueil.

Découvrons alors quels sont les avantages et leçons que vous pouvez tirer d’un voyage à l’autre bout du monde.

Sortir de sa zone de confort

En m’installant à l’étranger, j’ai testé des choses que je n’aurai probablement jamais tentées en restant dans mon cocon en France.

Eh oui, car quand vous avez votre vie bien établie, vous allez rarement à la rencontre de nouvelles personnes. De temps en temps, un nouveau collègue au boulot, au sport ou encore le nouveau(elle) mec/meuf d’un(e) de vos amis(es) entrent dans votre vie. Mais ce sont des moments assez rares finalement. 

En expat, c’est l’inverse. Quand vous arrivez dans un nouveau pays, vous vous devez d’aller à la rencontre de nouvelles personnes. Que ce soit pour un emploi, une colocation ou tout simplement vous créer une vie sociale. C’est dans l’ordre des choses. Ainsi, cela vous force à sortir de votre zone de confort.

Vous apprenez à surmonter l’appréhension liée à l’inconnu et à vous aventurer dans des situations nouvelles, ce qui contribue à développer une indépendance mentale.

Développer son autonomie

Étant éloigné de votre petit noyau de soutien habituel, vous êtes souvent confronté à la nécessité de prendre des décisions par vous-même.

En effet vous allez avoir à gérer de nombreux aspects de votre vie quotidienne, de la gestion des finances à la cuisine et à l’organisation des déplacements. Vous le faisiez peut-être déjà avant de partir me direz-vous. Mais vous devez ici dealer avec les codes culturels d’un nouveau pays en plus.

L’éloignement de la famille et des amis peut parfois être difficile sur le plan émotionnel. Cependant, cela vous apprend à gérer le stress, la solitude et d’autres émotions par vous-même.

Que ce soit pour explorer votre nouvel environnement, poursuivre des opportunités professionnelles ou s’engager dans des activités sociales, vous apprenez à être proactif et à saisir les occasions qui se présentent. Encore une fois les choses ne viendront pas à vous d’elles-mêmes. Il faut dans tous les cas se bouger pour se créer un nouveau quotidien , notamment la vie sociale.

Aussi en vivant seul ( que ce soit à l’étranger ou non d’ailleurs), vous apprenez à budgéter, à gérer vos dépenses et à planifier pour l’avenir de manière autonome.

Savoir s’adapter

S’adapter à une nouvelle culture, langue et mode de vie nécessite de la flexibilité. Vous apprenez à vous adapter rapidement aux changements, à être créatif pour résoudre les problèmes

Si le pays d’accueil a une langue différente de la vôtre, vivre là-bas est une excellente opportunité pour améliorer vos compétences linguistiques.

Me concernant, même si je maitrise bien l’anglais, il y a toujours cette petite gêne à le parler avec mon accent français bien prononcé. Par contre aucun problème à l’écrire ou le lire.

Et puis à devoir utiliser les 2 langues (Français/Anglais) dans tous les jobs que j’ai pu faire à Montréal, eh ben c’est comme tout, c’est en pratiquant qu’on devient plus à l’aise. Et on finit par lâcher plus prise là-dessus avec le temps.

Vous apprenez à vous adapter aux normes culturelles, aux traditions et aux attitudes qui peuvent différer considérablement de celles de votre culture d’origine. Cette flexibilité culturelle vous permet de vous intégrer plus facilement dans votre nouvel environnement.

Notamment dans le monde du travail.

Pour moi, par exemple, avec toutes les entreprises effectuées depuis mon arrivée, j’ai eu à m’adapter à chaque fois. Que ce soit de par l’intégration à de nouvelles équipes, tâches/responsabilité du poste, domaines en dehors de mes aspirations parfois même.

Mais j’y ai rencontré et me suis liée avec beaucoup de monde au final, ayant développé un réseau professionnel important à la longue.

Ce qui m’aide aujourd’hui à faire plus facilement le premier pas, à aller vers les gens. Tous les entretiens passés ont décuplé chez moi un dynamisme spontané dès que j’entame la discussion avec mes interlocuteurs etc.

Et j’ai bien conscience d’ailleurs que mon expérience internationale pourrait avoir plus de valeur sur le marché de l’emploi. Et clairement dans le contexte économique actuel, cela n’est pas négligeable. Il faut pouvoir se démarquer des autres et cela peut clairement être un plus pour les employeurs.

Fatalement, comme n’importe qui, même ne vivant pas à l’étranger, vous aurez à gérer des problèmes. Et trouver comment les résoudre et vous réajuster rapidement le cas échéant.

Au lieu de résister au changement, apprenez à l’apprécier en tant qu’opportunité d’apprentissage et de croissance. Cela peut se traduire par une attitude plus positive envers les transitions et les nouvelles expériences.

Par exemple, j’ai été confrontée à un licenciement et une mise à pied en plus de 6 ans à Montréal. Autant je n’étais par armée pour bien le gérer émotionnellement la première fois, autant la seconde fois, je l’ai vu venir et j’étais assez sereine avec la décision.

Mais à chaque fois je me suis remise tout de suite dans les recherches d’emploi et à enchainer parfois 2-3 entretiens la journée. Et je suis de celles qui pensent que rien n’arrive par hasard dans la vie… 😉

Répondre à l’adversité peut en dire beaucoup sur votre force intérieure et votre capacité à rebondir face aux difficultés.

Car encore une fois, j’insiste là-dessus, il y aura des downs dans votre expatriation. Ce n’est pas un Eldorado qu’il faut aller chercher, ça c’est une utopie. Comme partout dans le monde, il y a du bon et du moins bon dans chaque endroit. À vous d’apprendre à faire du tri, mais toujours en vous adaptant à votre pays d’accueil.

Développer son ouverture d’esprit

Vivre dans un nouvel environnement culturel peut vous aider à développer une plus grande ouverture d’esprit. Vous apprenez à apprécier et respecter les différences culturelles, et cela peut changer votre manière de voir le monde.

En vivant au contact d’une culture différente, vous apprenez à accepter les différences culturelles sans jugement. Vous comprenez que les normes et les valeurs peuvent varier considérablement d’un endroit à l’autre. Et cela vous rend plus tolérant envers les modes de vie différents du vôtre.

L’immersion dans une nouvelle culture élargit votre horizon. Vous réalisez qu’il existe de multiples façons de percevoir et de comprendre le monde. Ce qui peut remettre en question vos propres croyances et idées préconçues.

Comme on le disait dans le point précédent, votre capacité à vous adapter à une nouvelle culture nécessite une sorte de flexibilité mentale. Vous devenez plus apte à vous adapter rapidement à des situations changeantes. Ce qui peut être précieux dans de nombreux aspects de la vie.

Vivre à l’étranger peut vous confronter à vos propres préjugés et stéréotypes. En remettant en question ces idées préconçues, vous développez une compréhension plus profonde des autres et de vous-même.

Apprendre à faire des concessions

Ici je pense notamment à l’angoisse principal de tout expat : savoir que vous pouvez manquer des évènements importants.

Bien sûr, le pire serait un décès dans sa famille/amis et ne pas pouvoir rentrer dans les temps. Ou même pour assister à l’enterrement

Cela vaut aussi pour les évènements plus légers comme les mariages, fêtes de famille, naissances.

Rien que pour l’année 2022, j’ai dû manquer à 2 mois d’intervalle, les mariages de mon meilleur ami et de mon amie d’enfance de plus de 25 ans.

C’est dur certes, mais il faut se rendre à l’évidence. Quand vous vivez à 6 000 kilomètres de vos proches (comme moi) , vous ne pouvez pas rentrer tous les 4 matins pour telle ou telle raison.

Savoir sur qui je peux compter

La vie étant ce qu’elle est, vous perdrez des gens sur le chemin comme vous en rencontrerez de nouveaux.

Une amitié de quelques mois peut avoir plus d’impact sur votre vie qu’une amitié longue durée. C’est valable pour les relations amoureuses également.

Vivre à l’étranger fait naturellement la sélection entre les gens importants pour vous, et ceux qui le sont moins.

Et peu importe s’ils ne restent plus beaucoup d’amis de votre vie d’avant votre départ. Ce sont les relations les plus authentiques et loyales qui seront toujours là malgré la distance et le quotidien. Et puis, c’est la qualité qui prime sur la quantité non ?

Demandez-vous sincèrement, qui est là dans les bons mais aussi dans les mauvais moments et ce malgré le décalage horaire ? Qui pense à vous et prend des nouvelles pour les évènements importants dans votre vie ? Qui continue à vouloir vous partager leur quotidien et les choses qui importent dans leur vie ?

Se découvrir

Je pense que la connaissance de soi est l’un des aspects les plus profonds et personnels de l’expérience de vivre à l’étranger

Vivre dans un nouvel environnement culturel peut amener à une réflexion profonde sur plein de choses. Vos forces, vos faiblesses ou encore vos préférences personnelles. Cela va inclure des aspects tels que votre style de vie, vos goûts culinaires, vos loisirs préférés etc.

Et puis, parfois, il faut savoir se « perdre » pour mieux se trouver et découvrir ce que l’on souhaite vraiment et ce que l’on ne veut plus

Aussi si vous avez à surmonter des défis dans votre vie à l’étranger (et il y en a), cela contribue à renforcer votre confiance en vous-même. Car vous réalisez que vous pouvez vous adapter à des situations nouvelles et inattendues. Ce qui peut avoir des répercussions positives sur votre estime de soi.

Les expériences à l’étranger, notamment la distance avec la famille et les amis, peuvent entraîner des niveaux de stress et des émotions variés. Apprendre à gérer ces aspects de manière saine peut vous révéler des compétences émotionnelles dont vous n’aviez peut-être pas conscience.

Rien n’est jamais acquis

Je ne prendrais que cet exemple : les démarches d’immigration nous le montrent bien 

Vous n’en finissez jamais, interminable !

Cette petite piqure de rappel vous montrant toujours un peu plus que vous n’êtes pas à 100% chez vous encore.

Tant que vous n’avez pas le Saint Graal du passeport (canadien dans mon cas), rien n’est assuré.

Après la question ne se pose pas pour les expats ne cherchant pas à s’installer au-delà de leur durée de PVT.

Voilà voilà, sur ces bonnes paroles, je dirais pour conclure que l’expatriation est une expérience de vie avant tout. Que vous restiez 1 an, 5 ans ou finissiez par vous y installer définitivement.

Mais une chose est sûre, c’est qu’il nous manque toujours ce qu’on n’a pas.

Et personnellement, je reste encore aujourd’hui, plus de 6 ans après mon arrivée, « le cul entre deux chaises » entre mon pays d’accueil et mon pays de naissance. (Article blog – Le cul entre deux chaises)

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