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Celle qui ne pouvait arrêter de voyager

Tu pourrais rester.
Vraiment, tu pourrais.
Tu as un appartement confortable, des amis fidèles, un boulot plus ou moins stable, et même un petit café au coin de la rue où le serveur connais ton prénom.
Mais… il suffit d’un message sur un groupe WhatsApp, d’une photo d’une plage à l’autre bout du monde, ou d’une promo “vols à moins de 300€” pour que tout bascule.
Te voilà déjà en train de comparer les prix, chercher les dates, vérifier si tu as encore assez de jours de congés… ou simplement te dire tant pis, on verra bien.

Tu ne voyages pas seulement pour “voir du pays”.
Tu voyages pour changer de peau.
À chaque départ, tu redeviens cette version de toi-même qui ose tout, qui rit plus fort, qui s’émerveille devant des détails idiots comme le bruit d’un marché au petit matin ou la lumière dorée d’un coucher de soleil .

On pourrait croire que c’est juste une passion pour les paysages.
Mais non.
C’est une passion pour les recommencements.

Parce qu’au bout d’un moment, quand tu vis toujours dans le même décor, tu finis par croire que ta vie est figée.
Et le voyage, lui, vient casser cette illusion :
• Un matin tu te réveilles à Montréal sous la neige,
• Trois semaines plus tard, tu manges un curry brûlant à Bangkok,
• Et entre les deux, tu passes par un aéroport qui sent le café et l’attente.

Certains voyages sont courts.
D’autres sont si longs que tu finis par oublier depuis combien de temps tu n’as pas dormi dans le même lit plus de trois nuits.
Et pourtant, il y a toujours un moment où il faut revenir.

Le retour… ah, le retour.
C’est ce mélange étrange de familiarité et d’étrangeté.
Revoir les rues que tu connais par cœur, mais avec des yeux qui ne voient plus pareil.
Entendre ta langue maternelle partout, et pourtant te surprendre à dire “sorry” au lieu de “pardon”.

C’est ce qu’on appelle le syndrome post-voyage : un blues doux-amer qui te donne envie de repartir aussitôt arrivé.

On te demande souvent :
“Mais tu cherches quoi, au juste, en voyageant tout le temps ?”
Et tu réponds en riant :
“Je ne cherche pas, je trouve… et je perds… et je retrouve encore.”

Parce que voyager, c’est vivre plusieurs vies dans une seule.
Changer d’horaires, de coutumes, de cuisine… et parfois même, d’identité.
Tu aimes cette sensation d’être une inconnue partout, libre de tout recommencer sans que personne ne connaisse ton passé.

Et puis… peut-être qu’au fond, tu as peur.
Peur de t’installer vraiment, peur que le quotidien devienne trop lourd.
Alors tu remplis ton agenda de dates d’avion et ton cœur d’histoires de passage.

Et tant qu’il y aura un billet d’avion quelque part dans le monde, tu sauras que tu n’as pas fini de partir.

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